Dans les plus belles églises baroques de Tarentaise, mais aussi dans l’auditorium de la Léchère et dans la cathédrale de Moûtiers, dix-sept spectacles – quinze concerts, un bal et un dîner-concert – mettent en miroir la musique baroque avec d’autres esthétiques, traditionnelles, latino-américaines, contemporaines ou actuelles. Carlo Gesualdo et Josquin des Prés feront face aux compositrices et compositeurs d’aujourd’hui ; le Polyptyque pour violon et double ensemble à cordes (1973) du compositeur suisse Frank Martin (1890-1974) dialoguera avec des pièces sacrées de Lotti, de Vivaldi et de Bach ; le baroque prendra le large vers le Brésil et le Cap-Vert sur les traces de la diaspora portugaise ; un spectacle électro-baroque combinera basses obstinées anciennes et boucles de D-J, mêlant aux timbres de la viole et de la flûte à bec les riffs de la guitare électrique et les scratches des platines ; un bal baroco-bolivien nous fera danser sur des musiques qui fusionnent harmonies baroques, rythmes africains et mélodies andines, comme cela se faisait à La Plata – aujourd’hui Sucre – en Bolivie.

L’Offrande musicale de Jean-Sébastien Bach sera à la fois l’emblème et le point focal de l’édition 2025, tant cette œuvre magistrale – fondée sur de savants canons – explore dans son écriture même le principe du miroir.

En symétrie avec l’ouverture, entièrement dédiée à Élisabeth Jacquet de La Guerre (1665-1729), l’une des plus grandes compositrices françaises du Grand Siècle, la clôture rendra hommage à Alessandro Scarlatti (1660-1725), compositeur italien des plus renommés, dont on célèbre cette année le tricentenaire de la mort.

Préparons-nous donc à entrer cet été dans un vertigineux et très baroque jeu de miroirs, afin d’y connaître ou d’y reconnaître, comme le disait Alain, quelque chose de nous-même que nous ignorons.

Bon festival 2025 !